Arras bat Villeneuve en huitième de finale aller d'Eurocoupe. Un résultat sas valeur, sans saveur ?
Les propos polémiques du président d'Arras Football - cf article Voix du Nord - ont succité de nombreuses réactions, entre récriminations outrées, soutien partiel et prise de position tranchée de certains médias locaux. Si le fameux - et fumeux ? - "ce n'est que du basket féminin" a choqué, une question posée par Philippe Thellier mérite que nous nous y attardons. "Que vaut une coupe d'Europe où on gagne de trente points à l'extérieur, puis de cinquante à domicile contre des Allemandes ?" s'interroge le dirigeant... avant d'apporter sa réponse : "Rien, sportivement ça n'a aucun sens." A-t-il raison ?
Force est de constater que l'Eurocoupe est une compétition secondaire, parfois saugrenue. Sa formule plombe la crédibilité de cette épreuve. L'étape initiale - mini championnat par groupe de trois ou quatre équipes - n'a aucune utilité. Un club comme Namur a subi quatre défaites et s'est malgré tout qualifié pour le tour suivant... Même la coupe Intertoto de football ou le bouclier européen de rugby - compétitions loufoques depuis passées aux oubliettes de l'histoire sportive - n'osaient pas cette aberration... Laurent Buffard, l'actuel coach de Nantes, a un avis bien tranché : "L'Eurocoupe commence en quart de finale. Avant, elle n'a d'intérêt, financier surtout, que pour la FIBA. Sportivement, il n'y en a aucun, que ce soit au niveau du jeu ou de l'enjeu. Il y a même des aberrations : en seizième, notre adversaire hongrois voulait jouer deux fois chez nous car ils n'ont plus l'argent pour payer le chauffage dans leur salle ! La FIBA doit repenser cette épreuve !"
Privées des meilleures équipes, engagées en'Euroligue, la petite soeur présente de plus un plateau tristounet qui font passer les clubs français pour des épouvantails. Seul Villeneuve a été éliminé... sorti par Arras !
Enfin, l'Eurocoupe n'a aucun impact au niveau national. L'Equipe ne lui consacre pas une ligne lors de la phase de poule et se contente, depuis les seizièmes de finale, de donner les résutats des clubs français. Quant aux télés ou radios nationales....
Faut-il malgré tout cracher sur cette compétition ? A Arras, déjà, elle a fédéré un public. La salle Tételin est remplie à chaque rencontre d'Eurocoupe. Près de 200 Artésiens se sont aussi rendus, en semaine qui plus est, à Villeneuve. Pas mal... Pour les jeunes joueuses du club, c'est aussi l'occasion de se confronter à de nouveaux adversaires, d'acquérir de l'expérience. Quant aux dirigeants, ils se frottent aux éxigences élevées de la fédération internationale, impitoyable à la moindre approximation des organisateurs.
Ainsi, même s'il convient de ne pas survendre cette coupe de seconde zone, il semble judicieux de la voir comme un premier pas dans l'univers européen, comme une découverte de cet échelon.... avant de plonger dans les délices de l'Euroligue. Quand Arras Pays d'Artois jouera cette compétition, le préseident Thellier sera bien forcé de s'incliner et de reconnaître le savoir-faire de son voisin d'en face !
Et vous, que pensez-vous de l'Eurocoupe ? Partagez-vous l'avis de Philippe Thellier ?
N'hésitez pas à vous exprimer, à prendre part au débat !