En septembre, Yassin Mohamed rejoignait l’AC Vicenza. Les dirigeants, et surtout Brice Dujardin, l’investisseur français qui avait repris le club italien, étaient ambitieux. Ils avaient notamment recruté Djibril Cissé et espéraient gravir rapidement les échelons… mais n’avaient ni numéro d’affiliation, ni titre sportif ! Finalement, début octobre, Vicenza a appris qu’il n’était affilié ni en Série C, ni en Série D. Le latéral gauche de 22 ans, formé à Lens, est désormais libre de tout contrat.
Peux-tu revenir sur la fin de ton aventure italienne ?
Nous, les joueurs, étions dans l’attente de savoir si le club allait être affilié pour pouvoir démarrer le championnat. Lors de la dernière réunion on nous a annoncé que ce n'était pas le cas ! Nous avions 48 heures pour faire nos valises.
Comment as-tu réagi à cette conclusion étrange ?
Honnêtement j’ai été très surpris ! J’ai eu l’impression de m’être fais berner depuis le début. On nous a vendu un projet qui n’était que poussière... Le pire dans cette histoire c’est qu’à aucun moment je n’ai pensé que nous ne serions pas affiliés. Toute l’équipe pensait comme moi, d’ailleurs. On nous regardait droit dans les yeux, on nous répétait à longueur de temps que tout était en cours, qu’il fallait penser ballon, que nous allions être affiliés…
Es-tu encore en contact avec tes anciens coéquipiers ?
Bien sûr, nous avons vécu ensemble dans un hôtel durant cette aventure : ça a tissé des liens très forts.
Penses-tu te retourner contre Vicenza ?
Non, ce serait une perte de temps et d’argent. Lorsque tu te rends compte de la supercherie, tu souhaites seulement à ces personnes d’avoir le courage de vivre avec ça dans leur conscience... s’ils en ont une...
Quel est désormais ton quotidien ?
J’étais à l’étranger pendant un mois et demi. Je suis revenu en France pour les fêtes, pour être avec ma famille.
As-tu des contacts avec des clubs pour poursuivre ta carrière ?
Oui, oui ! Je suis actuellement en contact avec des clubs. Le mercato ouvre le premier janvier ; je suis pressé de retrouver un nouveau projet. Presque deux mois libres, c’est long.
Cette aventure t'a-t-elle appris des choses que tu ignorais sur le milieu du foot ?
Ça m’a appris qu’il fallait toujours être très méfiant, ne pas faire confiance rapidement. C’est une expérience malgré tout ; j’en retirerai également du positif. Disons que ça fais partie de mon histoire.