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Âgée de 35 ans, Élise Delannoy, ingénieure commerciale pour un laboratoire d’analyse, a fini 1ère française, et 7ème féminine, du dernier Ultra-Trail du Mont-Blanc. Auparavant, elle avait disputé des manches nationales de duathlon sous les couleurs de Cambrai. Elle avait aussi fini deux fois troisième du Trail Tour National. Licenciée au Touquet Trail Nature depuis 2016, elle avait aussi participé au Marathon des sables, au Maroc : 370 km à avaler en cinq jours et en autosuffisance. Wonder Woman n’a qu’à bien se tenir !

Que ressent-on à l’arrivée de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, après 170 km, 10 000 mètres de dénivelé positif et 27 h 48’ 32 d’effort ?

Malgré la fatigue, car je n’ai pas dormi, c’est un sentiment d’euphorie ! J’ai retrouvé mon mari et les deux amis qui ont assuré mes ravitaillements pour un moment qui restera gravé à vie. C’est ce que je recherche, des tranches de vie, des instants partagés, bien différents de la routine du boulot. J’ai aussi eu un sentiment de revanche car j’ai été opérée du genou au début du printemps et je n’ai  commencé ma préparation que fin mai, sans savoir si je pourrais m’aligner sur l’UTMB. Ce n’est que le 27 juin, à deux mois du départ, après les 90 km du Mont-Blanc, que j’ai su que c’était bon. Normalement, il faut six mois pour se préparer correctement...

Qu’y a-t-il de plus difficile dans ce type d’épreuve ?

La phase d’entraînement, les heures d’entraînement, surtout quand il ne fait pas beau. Pour faire ses séances, avec la fatigue du quotidien, il faut être costaud ! La compétition, quand on est bien préparé, c’est sympa !

En quoi consiste votre entraînement ?

Je réfléchis en charge hebdomadaire. Je prépare actuellement un 50 miles, à San Francisco, le 16 novembre. La semaine dernière, j’ai fait 18 heures d’entraînement, dont 9 le week-end, avec des sorties longues, de 5 heures. Je vais sur les terrils de Loos, je monte à Notre-Dame de Lorette. Cet été, en vacances, j’étais à 35 heures hebdomadaires. Il faut aussi se préparer psychologiquement : c’est le mental qui fait marcher les jambes !

Vos séances sont basées uniquement sur la course à pied ?

Quand je crains une blessure, je me mets au VTT. Le travail en cardio est identique et c’est moins traumatisant. Je peux alors m’entraîner avec Raid Arras, le club de mon mari, qui m’accompagne dans les sorties les plus longues.

Que vous apporte la pratique du trail ?

L’ultra-trail m’offre un break, coupé de tout ! Je suis dans ma bulle, dans ma musique. J’aime aussi le côté nature, être en symbiose avec elle : on oublie l’effort, on se sent bien. J’apprécie la notion de challenge : se dépasser, sortir de sa zone de confort… On en veut toujours plus, c’est presque comme une addiction.

Justement vous fixez-vous une limite ?

Il faut rester dans le plaisir. Il existe Le Tor des Géants, une épreuve de 350 km… mais ce n’est pas pour moi ! J’aimerais faire l’année prochaine le Western States aux USA, un 100 miles – 170 km, comme l’UTMB. Pour participer, il faut être tiré au sort…

Comment en êtes-vous venue à l’ultra-trail ?

Je pratiquais le raid depuis 2004 avant de participer à la fondation du club de triathlon d’Arras en 2006. J'ai couru des manches nationales de duathlon. En 2014, sans entraînement spécifique, j’ai fait la Maxi Race d’Annecy, de 84 km. J'avalais les km et les dénivelés sans problème. J’avais trouvé le sport qui m’allait, et j’ai la chance que mon corps réponde bien à ce type d’effort.

Tag(s) : #Trail
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