"C'est la manière qui est problématique !" déclarait, comme animée par une colère froide, Cécile Piccin à l'issue de la lourde défaite d'Arras contre Montpellier (45-79). Bien sûr il n'est pas honteux de chuter face aux Héraultaises et à leur cohorte d'internationales mais la copie rendue par les Demoiselles est un bien vilain brouillon. Deux chiffres illustrent les difficultés artésiennes : 22 balles perdues, signe d'un jeu collectif inexistant, et 16 rebonds offensifs laissés à l'adversaire, révélateurs de l'absence criante et rédhibitoire d'une vraie pivot, malgré les efforts à ce poste de Chatilla Van Grinsven (13 points, 8 rebonds). Les trois premières journées poussent aussi à s'interroger sur le niveau des joueuses : "Ce n'est même pas une question de niveau ! On n'est pas capables de marquer des points, de prendre des rebonds ou de courir. Même s'il y avait plus d'envie que contre Nantes ce soir, il y a des choses qui ne sont pas acceptables ! Si on ne marque pas de points, on ne peut pas gagner !" analyse la coach, qui ajoute : "nous avons des lacunes en tout, c'est incroyable... Tout est à refaire. Nous sommes toujours en retard sur les systèmes, sur les écrans..."
Arras a fait illusion en tout début de rencontre (5-0, 2') avant de concéder un 0-14 en trois minutes (5-14, 5'). Dès lors le match était plié. L'écart a sans cesse augmenté. Anaël Lardy s'est rappelée aux bons souvenirs de ses anciens supporters (21 points), comme Sarah Michel (12 points, 7 passes, 3 interceptions). Les visiteuses, au jeu fluide qui contrastait avec les hésitations de leur hôte, ont récité leurs gammes en toute décontraction, même si Anaël Lardy, bien élevée, tempérait cette impression d'aisance : "A Arras, ce n'est jamais facile. Elles peuvent toujours s'enflammer mais nous avons imposé notre rythme. Nous avons signé une grosse performance collective, mais il nous reste encore du travail." Même en relâchant la pression et en laissant sur le parquet l'inoffensive Foisse, Montpellier a accru sa marge jusqu'au buzzer final. Chez les locales, Alix Duchet, bien qu'en échec au tir (0/9), et Elodie Mendy ont tenté de changer le cours des choses... en vain. "Ce n'est pas aux jeunes d'être les leaders ; ce n'est pas leur job ! Les leaders, on n'en a pas, on les cherche !" pouvait conclure une Cécile Piccin désabusée... et guère optimiste quant à l'issue du déplacement de samedi prochain à Angers.
Album photos : Au pied du beffroi, des stades