Pauline Akonga, désabusée
Marjorie Carpréaux, le meneuse se Villeneuve, annonce, dès le match fini sa satisfaction, teintée d'un sentiment de revanche : "Quand les Arrageoises nous avaient éliminées d'Eurocoupe en venant gagner ici, elles ont chanté et fait la fête. Ca nous avait fait mal ! Aujourd'hui, nous avons remis l'église au milieu du village. Nous battre ici, ce ne sera plus possible !" Après trois succès contre son voisin nordiste, Arras s'est incliné (72-62) au Palacium, concédant sa première défaite de la saison dans un derby.
P
ourtant, les dix minutes initiales auguraient d'une tranquille victoire artésienne. Dix points d'Akonga, une Malashenko solide, malgré Sanni, dans la raquette et un shoot au buzzer de Mitchell offraient une marge appréciable aux visiteuses (13-26). "On a fait un premier quart temps de haut niveau... mais créer un écart rapidement n'est pas forcément une bonne chose. Malheureusement nous n'avons pas réussi à tenir" expliquait Bruno Blier. Dès le deuxième quart, et plus encore après la pause, Arras connaissait de grandes difficultés face à la défense locale. "Nous avons utilisé cinq types de défense, c'est la victoire de l'intelligense" affirmait N'Diaye, le coach de Villeneuve, après avoir rendu hommage au courage, à l'abnégation et au coeur de ses joueuses. "Nous avons très mal attaqué leur zone. Nous étions en manque de solutions. Nous n'avons pas mis assez de balles à l'intérieur, car notre relation ailières-intérieures n'a pas fonctionné, nous avons été maladroits et nous avons perdu trop de balles" reconnaissait Bruno Blier. Marielle Amant (2 points et 4 d'évaluation), Krissy Badé (6 ballons perdus, 1 point) ou Sarah Michel (2 points et - 2 d'évaluation) traversaient la rencontre en grande souffrance.
Comme la paire Thomas (18 pointset 10 rebonds)-Sanni (15 points, 5 rebonds et 3 pa
sses), cornaquée par une excellente Tanqueray (12 points, 6 passes), volaient très haut, les Nordistes grignotaient leur retard. L'entraîneur arrageois pestait contre la maladresse de ses protégées dans le troisième quart : "C'est là que nous loupons le coche en manquant des shoots pas compliqués. Notre chance est passée et nous avons douté." La dernière période a été une longue chute. Dans le sillage de Laurie Datchy, les Métropolitaines passaient en tête (51-50, 32ème) et infligeaient un terrible 16-0 (47-50, 30ème puis 63-50, 36ème). Arras avait explosé, comme animé d'un sentiment d'impuissance : "Quand Villeneuve a été devant au score, il n'y avait plus de dynamique chez nous, c'était fini..." admettait Bruno Blier. Un ultime sursaut artésien permettait de revenir à 5 points (64-59, 38ème) mais une perte de balle de Krissy Badé mettait un terme aux espoirs artésiens.
A l'image d'Aïja Putnina, submergée par ses adversaires, Arras a été dominé dans la raquette.