Mercredi soir, Arras a lourdement chuté à domicile (68-88) face à Mondeville, concédant sa sixième défaite d'affilée."C'était très, très compliqué ce soir... et ça le sera jusqu'à la fin. Nous sommes dans une mauvaise passe" admettait Cécile Piccin qui date le déclin de son équipe de la blessure de Plouffe. "Dès qu'il nous manque une joueuse de notre cinq de départ, c'est galère ! Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Il nous manque un atout offensif, une fille de plus capable de marquer" ajoutait la coach.
Après une première période globalement équilibrée (41-47, 20'), même si les locales semblaient déjà à la limite, les Normandes, portées par une Hurt de gala et laissée bien libre de ses mouvements (34 points à 79%, 10 rebonds pour 43 d'évaluation), bien secondée par Dijon (17 points, 8 rebonds), se sont détachées dès l'entame du troisième quart temps. Les visiteuses ont fermé à double tour l'accès à leur panier et, tranquillement, ont récité leurs gammes pour se détacher (47-65, 27'). Les Demoiselles, trop souvent absentes en défense et sans solution en attaque, ont laissé filtré une sensation d'impuissance, presque de renoncement, bien loin de leur hargne habituelle. Diawara, handicapée par sa cheville blessée, n'a pas eu sa flamme coutumière, même si elle a signé une prestation solide (20 points, 12 rebonds, 20 d'évaluation). Lucas, une nouvelle fois ciblée par l'adversaire, a vécu un match frustrant, prenant sans réussite des tirs compliqués (20% de réussite !). Malgré les prouesses techniques de Turcinovic (19 points) et la présence de Djalbi Tabdi, le navire artésien a fini par sombrer. "Perdre n'est pas un souci, mais jouer comme ça..." soupirait Cécile Piccin qui, dans les deux dernières minutes, a envoyé sur le parquet sa classe biberon (Mulumba, Maillard et Frédéric, dont c'était la première en Ligue, accompagnée de Mendy et Westelynck). La technicienne admettait aussi, bien volontiers que les filles "lâchent un peu, inconsciemment. Elles ont la tête ailleurs, mais je ne peux pas leur en vouloir ; c'est ainsi en fin de saison. Ce sont des humains... et des humains de 20 ans !"
Si, au vu des résultats de la soirée, Arras est quasiment qualifié ( 3 victoires d'avance sur Nantes et Toulouse, septième et huitième, qui ont un programme difficile, à trois journées de la fin de la saison régulière) pour le Challenge Round, l'entraîneure se demande à quoi ce bonus va servir : "Les étrangères ne voient pas l'intérêt de cette compétition. Qui le voit d'ailleurs ? A quoi sert-elle ? Je me demande bien comment nous allons le jouer, ce Challenge Round..."